Hommages aux confrères disparus


Funérailles Pierre-Charles ISAAC 10 septembre 2008


Cher Pierre, cher Ami, cher Confrère,

Après avoir créé Titje le Fabuleux,
Avec le beau succès qu’engendra cet enjeu,
Tu voulais cette fois, ardent et téméraire,
Nous lancer vers Titje le Révolutionnaire.
Tu avais découvert, au fond de ton grenier
D’un de tes fiers aïeux, un tas de vieux papiers.
Il racontait , ému, ses tristes aventures.
Soldat républicain mêlé à l’imposture
Du massacre inhumain des fermiers vendéens
Qui s’étaient révoltés de leur triste destin.
En redresseur de torts et face à leur débacle
Tu préparais ton titje à un nouveau spectacle.
Hélàs un sort cruel est venu te frapper
Et je ne pourrai seul cette tâche assumer.
Sans le poids prodigieux de ta vaste culture,
Sans ton humour mordant,sans ton tact hors nature,
Sans toi pour inventer un titje transformé
Et lui créer les traits d’un héros rénové,
A dompter le sujet, je serais incapable
Sans la maturité de ton flair adorable,
Sans ta tempérance à mon verbe impulsif,
Je me trouverais vite en terrain explosif.
Cher pierre ton départ fait peine à notre Double.
Ton absence soudaine la perturbe, la trouble.
Enghiennois dans ton sang et Titje dans ton cœur,
Tu as mis tes talents à motiver l’ardeur
De notre confrérie et de chacun des membres.
Leur douleur est profonde en ces jours de septembre.
Ils se rappelleront ton sourire éternel
Ta modeste élégance au geste fraternel.
Tu resteras des nôtres et aussi ta famille
Dominique,Vincent, Gaelle et Constance
vous viendrez parmi nous à votre convenance.
Cher Pierre, bon voyage au-delà des vivants,
Que l’Archange te guide tout droit au firmament !

Guy L FONTAINE

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Funérailles de Yves DELANNOY 19 mars 2005

Messeigneurs, Mesdames, Messieurs, Enghiennoises, Enghiennois,
C'est un grand,
C'est un très grand,
C'est un très grand Monsieur
Qui nous rassemble aujourd'hui, pour son départ.

Trois associations qu'il a conduites veulent, par ma voix, rendre hommage au Connétable du Serment d'Enghien, au Grand Maître fondateur de la Confrérie de la Double Enghien et au président du Cercle archéologique d'Enghien, mais surtout évoquer cette personnalité hors du commun.

Il y a tant à dire sur cet homme qui dégageait de la grandeur dans ses gestes les plus simples, même dans les futilités.
Comment, sans omission, parler de ses qualités.
Vertus serait d'ailleurs plus juste.

Ce coeur humble aurait pu exhiber la fierté de l'oeuvre accomplie, mais sa discrétion naturelle ne demandait que respect et reconnaissance.

Humaniste, il l'était par sa culture latine mais bien plus par sa foi en l'homme que, dans ses actes et ses mots, il plaçait au dessus de tout.
Son éthique et les valeurs humaines, dont il rayonnait inconsciemment, valorisaient ceux qui le côtoyaient.
Dans le monde d'aujourd'hui, qui a perdu ses références qui le rendraient convivial, un tel exemple était et sera indispensable.

Homme de devoir, car toute vie est une mission et le devoir en est sa loi suprême.
Tout ce qui méritait d'être fait méritait d'être bien fait.
Son perfectionnisme, mal compris par certains, répondait à cette loi, il en étonnait beaucoup par l'intensité de son travail et son courage.
Mais, pour lui, l'effort était joie et non contrainte.

"Semper Angian servare" "toujours servir Enghien", avait-il donné comme devise au Serment des Arbalétriers, témoignage très personnel de sa vie quotidienne.
D'autres, mieux que moi, ici et ailleurs ont dit et diront tout ce qu'il a apporté à notre Ville.

Historien sans diplôme, il a vécu pour sa Ville, une vraie passion.
Pour l'amour de cette amante, il apprit cette science et ses méthodes.
Pour elle, il s'imposa de se soumettre à ses lois et entra ainsi dans la lignée des grands auteurs de l'histoire Enghiennoise.
Il avait ainsi découvert que le travail d'historien avait une âme.
Ce fut la raison d'une fidélité sans faille, dont les rayons de bibliothèque portent témoignage.
Au Cercle archéologique, les volumes de plus en plus épais des Annales, attestent du souffle qu'il a donné au Cercle depuis plus d'un demi siècle, participant dès la fin de la guerre à sa reconstruction.

L'histoire seigneuriale de la famille d'Aremberg depuis l'arrivée de celle-ci en 1607, celle du Parc et tant d'autres fragments de l'histoire Enghiennoise sont issus de ses recherches.

"In bono promptus" fut la devise qu'il choisit pour la Confrérie de la Double Enghien, sachant que là se rencontreraient Gambrinus et St Arnould.
Prompt pour les bonnes choses de la vie et prompt à faire le bien, réunis en un seul mot!
N'était-ce point depuis longtemps sa devise personnelle, je ne sais?

Cet homme de coeur avait la générosité débordante et discrète.
Disponible, en temps et en deniers, nombreux sont ceux, en petite ou grande détresse, à avoir trouvé chez lui le réconfort.
Accueillant, petits et grands venant chez lui chercher conseil ou assistance.
Dans toutes les associations qui le sollicitaient, il contribuait, malgré l'âge et ses effets, sous des formes multiples et variées, sans hésiter même à mettre la main à la pâte pour des tâches domestiques.
Cette générosité sans bornes, toujours bénévole, voilait pudiquement ses propres soucis.
Nul ne l'a jamais entendu se plaindre, même à la fin de sa vie.
Nul n'est grand, s'il n'est homme de bien, disait Erasme.

A toi Yves, merci
Merci
Pour ce que tu as fait
Pour ce que tu as donné
Pour le souffle, (l'anima) que tu as levé partout où tu es venu
qui permettra à ceux qui reprendront le flambeau de poursuivre ton oeuvre, car l'oeuvre des hommes est un chantier sans fin.

Merci enfin pour l'inaltérable souvenir que tu laisseras dans nos mémoires et ...
dans nos coeurs.
Merci

Adieu.

Robert WAUTERS
2ème Grand Maître


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Funérailles Olivier MEULENYSER 14 avril 2000

Olivier n’a que 25 ans. Est-ce le plus jeune de la Confrérie, pas loin sans doute ; et c’est fort bien d’apporter chez nous du sang nouveau.

C’était le 9 octobre dernier et je terminais l’accueil chaleureux de notre nouveau compagnon au chapitre de la Confrérie par cette invitation : chers amis, faites ovation à Olivier, il sera parmi nous un initié et adepte de cette bonne devise In Bono Promptus.

Comment te dire la difficulté, 6 mois après cette joyeuse intronisation, de rédiger quelques mots pour la cérémonie qui nous réunit et qui nous unit aujourd’hui. Olivier, j’éviterai les péroraisons et souhaiterais simplement, du fond du cœur, te dire que la Confrérie d’Enghien après t’avoir accueilli avec enthousiasme perd aujourd’hui un ami, un très jeune ami que j’avais appris à connaître par d’aussi jeunes que toi, Thomas Quinet, Lionel Vander Haegen, Grégory Lebout…tous unanime dans leurs souvenirs d’un étudiant ouvert au monde, bardé de volonté de réussir, d’ambitions mais aussi d’altruisme.

Faut-il aujourd’hui parler de fatalité, d’injustice et de malheur ? Il n’y guère de mots. Seul le silence le respect et pour beaucoup la prière, sont ici de mise. Chacun de nous dans son for intérieur, cherchera cette vérité de Larigaudie :

un jour mon fils, tes yeux s’ouvraient à la lumière
tout le monde te souriait et tu pleurais
fais si bien, qu’à ton heure dernière
chacun verse des pleurs et que tu souries.

Merci Olivier pour la joie que tu as donnée, pour nous avoir rejoint, mes amis et moi, certes à la façon d’un météore, mais le souvenir de l’amitié est si important dans notre passage ici-bas. Un jour prochain, nul ne le sait, nous te rejoindrons, tous autant que nous sommes, et nous voilà devant toi, remplis d’humilité car la mort disait Claudel, c’est la porte à côté.

Au revoir Olivier

Daniel SOUMILLION

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Funérailles de Roger STEENHAUT 21 octobre 1994

Mon cher Roger,

Tu es parti sur la pointe des pieds, furtivement presque, comme si tu n'avais voulu déranger personne.
Discrètement et ... si rapidement.
Peut-être croyais-tu que tu n'occupais pas de place ou qu'il n'était pas nécessaire que tu en occupas une.

Mais, pour nous, aujourd'hui, le vide est là. Il est grand. Il nous fait mal.
Nous n'entendrons plus ta voix, douce et calme, nous donner paternellement ces avis posés, motivés (et appréciés) sur les choses essentielles, et celles-là seulement.
J'ai dit avis, et non conseils, parce que ta modestie et ton respect des autres te retenaient de donner des conseils.
Tu refusais d'influencer tes interlocuteurs.
Mais en les éclairant avec tant de sagesse, combien de services n'as-tu pas rendus à ceux qui t'écoutaient.
On avait toujours l'impression de rester soi avec toi.
Il y avait dans ton regard une sorte de point d'exclamation qui reflétait toute une philosophie de la vie.
Ce qui aurait pu paraître une sorte de scepticisme n'était que ta manière de relativer les choses, sachons raison garder, semblais-tu nous dire.
Mais cela ne t'empêchait pas, dans ton exigence d'éthique, de laisser paraître ta souffrance lorsque cette éthique n'était pas respectée vis-à-vis de toi,
et surtout, vis-à-vis des autres.

Le sourire en coin dont tu ne te départissais jamais, était le sourire de l'âme, reflet d'une gentillesse naturelle et d'une générosité profonde,
qui te faisait l'ami de tous.

Créateur et esthète par ton métier d'artisan, tes oeuvres, si modestes soient-elles, survivent.
Nous-mêmes, mes chers confrères, au revers de nos médailles, nous reste le souvenir de lui.
Ce n'était pas indispensable pour garder ton souvenir, Roger, mais c'est un privilège dont nous sommes fiers.
Car notre Confrérie, tu l'aimais! Pour sa convivialité et son action.
Tu as voulu qu'en place de fleurs, ta cape et ton collier te couvrent en ce dernier voyage, comme preuves de cet attachement.
Cette attention nous touche et nous t'en remercions du fond du coeur.

Tel étais-tu dans la vie, tel as-tu affronté l'inéluctable épreuve, avec un courage marqué du sceau de la dignité et de la sérénité, face à la maladie galopante.
C'est à l'épreuve que se mesure la grandeur des hommes. Ces derniers jours ont confirmé pour toi cet adage.

Mais aujourd'hui ce sont ceux qui t'étaient proches qui souffrent.
Marie, Mary-Line, Myriam, nous partageons votre peine, et la vôtre, Maman Rosa.
Pensez toutes au petit Quentin, que Roger aimait tant et qu'il aurait voulu voir grandir.
Il pourra être fier de son grand-père.
L'aider à suivre ses traces n'est-il pas, pour vous, le plus beau témoignage d'amour à Roger, un défi que vous relèverez.

Puissiez-vous trouver dans notre sympathie et dans l'Espérance, que l'Office auquel nous allons participer va exalter, la force de vivre comme Roger l'aurait souhaité.

C'est dans cette conviction que nous lui disons avec vous, au sens original du mot:
A DIEU, ROGER.

Au nom de toute la Confrérie,

Le Grand Maître,
Robert WAUTERS

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Funérailles d' Hervé LIEVIN 24 avril 1993

Mon cher Hervé,

Notre Confrérie fut fondée en 1984.
Dès 1985, au premier Chapitre suivant sa constitution, tu fus intronisé en reconnaissance du rôle éminent joué dans la région,

- rôle économique et social,
par l'activité industrielle et la génération d'emplois;
- rôle sociétal, caritatif et humain,
par les responsabilités actives dans différentes institutions et associations, en reconnaissance aussi d'une personnalité marquante.

Je n'en étais pas encore, mais dès mon intronisation, deux ans plus tard, nous fîmes connaissance:

- tes mots d'esprit qui fusaient sans cesse rendaient légères les choses sérieuses,
- ton regard curieux et observateur cherchait là où tu pourrais te rendre utile,
- tes avis et conseils, discrets et justes, aidaient nos choix,
- ton ouverture d'esprit, ton regard sur la vie, ta connaissance du monde aéraient nos espaces et élargissaient nos horizons,
- même les messages difficiles étaient transmis avec une telle gentillesse qu'ils étaient bien reçus, car nous savions qu'ils étaient désintéressés, je dirais "purs", tels ceux d'un père soucieux des siens.

Lorsque toi et mes confrères me confièrent la charge que j'exerce aujourd'hui, mieux encore je t'appréciai:

- toujours disponible pour prendre en charge les responsabilités les moins attrayantes de nos activités,
- répondant présent aux activités de la Confrérie, où, malgré la fatigue physique, tu tenais jusqu'au bout,
- ne manquant aucune réunion pendant les mois où tu étais au pays.

Tout cela avec une humilité de coeur et d'esprit qui sont le signe du Juste.
Tu aurais pu paraître, tu aurais pu chercher à être, tu étais simplement un exemple.
Tu l'étais, parce qu'en fait, c'était l'Autre que tu voulais aider à être.
Car pour moi, et je suis sûr qu'il en est de même pour beaucoup, c'est:

- l'Amour de l'Autre
- le Respect de l'Autre
- l'Attention à l'Autre qui restera vivant en moi comme souvenir éclatant.

Cette sensibilité, ce coeur, avaient le talent de détecter les difficultés d'autrui, de l'aider quelque peu à les résoudres,
parce que le coeur et l'esprit généreusement se fondaient dans l'autre pour le comprendre et le soutenir.

Ton dynamisme nous faisait oublier ton âge.
Il ne t'a pas été donné l'occasion de vieillir, car:

les grands arbres, tel le chêne, s'abattent d'un coup.
Mais même couchés, sans vie, leur bois reste solide et sert encore.

A toi, qui fut un modèle parfait de notre devise "IN BONO PROMPTUS", toujours prêt pour le Bon, ton chaleureux dévouement dont beaucoup ont bénéficié,
nous disons MERCI pour ce que tu nous a donné, pour ce que tu étais et ce que tu resteras.

Aux tiens, qui plus que nous encore, te connaissaient et vivaient de toi, nous disons notre peine, nous partageons la leur,
confiant dans l'Espérance que le Juste trouve là où il est attendu, la place que sa vie mérite.

Au nom de tous tes confrères, Merci encore, Hervé et, cette fois au sens original du mot,
A Dieu.

Très sincèrement au nom de tous les consoeur et confrères,

Le Grand Maître,
Robert WAUTERS

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