Projet éclairage des vitraux







Nos réalisations


Les enseignes des métiers:


Des enseignes représentant les armes des corporations locales qui ont fait la vie de la cité ont été placées par la Confrérie de la Double Enghien sur la Grand Place d'Enghien. Ces enseignes trouvèrent leur place après avoir placé pratiquement sur les mêmes façades de ce site enghiennois des bannières des confréries du Moyen âge.
Bannières que la Confrérie avait inaugurées lors de la soirée d'ouverture du premier spectacle "Si Enghien m'était Conté" en 1988.
Hélas, malgré un entretien fréquent, la pollution due au fort passage de camions sur la Grand Place en cette période dégradait ces bannières à une vitesse impensable. Nous n'avons pu continuer à les arborer en ces lieux.
C'est ainsi que sont arrivées quelques années plus tard les enseignes. Toutefois les bannières sont toujours visibles lors des fêtes de Juin dans l'église décanale d'Enghien où elles décorent la nef centrale.
En photo, les enseignes des Brasseurs, des maçons, des cordonniers et des couturiers.




Objets religieux:

Notre confrérie a pris en charge la restauration plusieurs objets religieux sur hampe de l'église St Nicolas.


La fontaine du Titje:

La confrérie a implanté aux pieds des restes de l'ancienne muraille de la ville d'Enghien-Belgique détruite au 15ème siècle, la fontaine du Titje. La statue de ce personnage avec une chope à la main est bien en place au centre de son bassin. Le Titje, l'oeuvre dessinée est celle d'un artiste Enghiennois, spécialiste de la BD, hélas aujourd'hui disparu. Ce lieu aménagé par l'Administration communale devait être, ceci est l'idée de départ, un lieu de convivialité dans le Petit Parc pour ceux et celles qui souhaitaient un instant se ressourcer et apprécier le charme de notre cité, mais aussi l'espace ou des animations, des activités culturelles pouvaient y être organisées.
Ci-dessous, une photo de l'inauguration officielle de la fontaine du Titje.




Des activités se sont déroulées aux abords de la fontaine dont celle de la remise des costumes du Titje. Un costume offert par le 20ème Bataillon logistique, une unité de l'armée casernée en Allemagne et parrainée par la Ville. Un deuxième costume est celui offert par notre ville jumelle Enghien-les-Bains, un costume aux couleurs azur de cette cité thermale sise au nord de Paris.




D'autres habits viennent compléter la garde-robe du Titje, dont ceux de la Confrérie de la Tarte al Djote de Nivelles, du Cyclo Bol d'air, de l'Enghiennoise et de l'Ordre des Titjes.


Titje le Fabuleux:

En l'an 2000, la Confrérie a offert à la ville d'Enghien une comédie théâtrale intitulée "Titje le Fabuleux".
Cette pièce, écrite par deux hérauts de la confrérie, évoquait un important événement survenu à Enghien au 16ème siécle.
Le Titje étant le héros de cette intrigue policière et amoureuse tragi-comique.
La pièce a été jouée par la Troupe de théâtre du Blé Vert




Statue de la vierge:

La statue de la vierge se trouvant au dessus du porche de la chapelle des Clarisses a également été restaurée par la confrérie de la Double Enghien.


L'orgue de l'église St Sauveur de Petit-Enghien:

Une restauration encore, mais en l'église St Sauveur de Petit-Enghien cette fois. L'orgue historique remis en état par l'intervention de notre confrérie.


Eclairage des vitraux de l'église:

La Confrérie de la Double Enghien souhaitait depuis de nombreuses années, après le placement sur plusieurs façades des maisons de la Grand Place d'Enghien-Belgique des enseignes des corporations locales qui ont fait la vie de la cité, de continuer à embellir ce site en illuminant de par l'intérieur les vitraux de l'église décanale Saint Nicolas de Myre. Aujourd'hui elle vous invite à découvrir les quatre premiers vitraux du choeur de l'édifice qui chaque soir sont éclairés et donne une vie à cet espace de rencontre.





Nos participations


Participations aux activités de la ville d'Enghien:


  • Chapitres d'anniversaire du jumelage de Enghien Hainaut en Belgique et Enghien-Les-Bains en France.
  • Nous avons participé à plusieurs reprises au spectacle-promenade "Si Enghien m'était conté".
  • Nous accueillons chaque année l'association des étudiants d'Enghien de l'UCL, l'Enghiennoise.


Liens


La Brasserie de Silly (Double Enghien): http://www.silly-beer.com/


Site officiel de la ville d'Enghien: http://www.enghien-edingen.be/


Encyclopédie WikiEnghien: http://www.titje.be/


Membres


Membres actuels:
Appelmans Aimé (11)
Baudoux Eric (2)
Brasseur Emmanuel (27)
Callebaut Louis (1)
Crohain Clément (1)
Cryns Emilienne (Compagnon)
De Hertog Francis (25)
Durant Emile (7)
Fontaine Guy (4)
Goffin Yves (10)
Leblanc Charles (9)
Leboucq Jean (1)
Lequeu Guy (5)
Marchand Jean-Jacques (2)
Mertens Barbara (19)
Meuwissen Patrick (12)
Pacco Didier (25)
Parmentier Eric (Compagnon) 
Parmentier Jean-Claude (3)
Quinet Thomas (19)
Scourneau Olivier (22)
Sturbois Jean-Pierre (9)
Van der Haegen Bertrand (12)
Van der Haegen Didier (1)
Van der Haegen Jean-Paul (5)
Van der Haegen Lionel (21)
Van Droogenbroek Catherine (24)
Van Droogenbroek Guido (20)


Membres décédés:Delannoy Yves (-2005)
Isaac Pierre-Charles (-2008)
Liévin Hervé (-1993)
Meulenyser Olivier (-2000) 
Steenhaut Roger (-1994) 
Van Impe Camille (-2006)


Membres fondateurs:
Callebaut Louis 
Crohain Clément
Delannoy Yves (-2005)
Desmecht Jean Louis
Huwaert Remy
Leboucq Jean
Van der Haegen Didier
Van Impe Camille (-2006)


Grands Maîtres successifs:
Delannoy Yves (de 1984 à 1990)
Wauters Robert (de 1990 à 2000)
Van der Haegen Didier (de 2000 à 2006)
Van Droogenbroek Guido (depuis 2006)


Membres d'honneur:
Barthelemy Joël
Cryns Emilienne (25)
Bodart Anne-Marie
Boutin Martine
Bracke Marc
Copée Thierry (26)

Craenhals François
Darhmouch Hakima (25)
Delporte Christian
Denayer Jean-Paul
Depreter Anne (27)
Deschuyteneer Jacques
Dufour Raoul
De Keersmaeker Paul (Baron)
Franck Ernest
Hagmann Gehrard 
Horn John (27)
Jacques Guy (26)
Kesteloot Edgard (Baron)
Kohler-Chevrot Fr
Lambot Patrick (25) 
Lauwers Chris (27) 
Lebon Frédérique (26)
Maenil Pierre
Maes Jean-Michel
Manfredi Patrice 
Marquebreucq Christian (23)
Mouton Jean (26)
 
Nolmans Eric (27)
Pary-Mille Florine
Pottiez Jacques
 
Sueur Philippe
Suinen Philippe
Vanderhaegen Martine
Vandevelde Francine
Vrebos Pascal
Walgrave Johanna (Baronne)
Wallet Alain (24)

Nos chansons


Onze Enghiennois:


Refrain :
Onzen Enghiennois
Das giene patois
T'es de toûl van Enge.
Criere, rouspeteire,
Pour la liberteie,
De Titjes van Enge.

1. On z'a voulu nous tapeie morts,
Et flamandiseie not'vill et not'bell langue,
Mais nous-z a pas spiteie dehors
Après ça ils peuv'tentcor attendre.

2. On z'a de quoi faire de son nez,
Pendant qu'les flamands batt'nt pour la langue flamande
Et qu' les wallons vien' les engueuleie
Nous on a qua même son propre langue.

3. Arwel ! veneie encor' stouffeie

On recul'ra pas nous auter pour personne,
Et un' rammeling vous aurez
On vous montrera qu'on est des hommes !






La bière:

Paroles et musique: A. Clesse

Refrain :
À plein verre, mes bons amis,
En la buvant, il faut chanter la bière
À plein verre, mes bons amis,
Il faut chanter la bière du pays.

1. Elle a vraiment d'une bière flamande

L'air avenant, l'éclat et la douceur.
Joyeux Wallons, elle nous affriande
Et le Faro trouve en elle une soeur.

2. Voyez là-bas la kermesse en délire:
Les pots sont pleins, jouez ménétriers!
Quels jeux bruyants et quels éclats de rire!
Ce sont encor des Flamands de Teniers!,

3. Aux souverains, portant tout haut leurs plaintes,
Bourgeois jaloux des droits de la cité,
Nos francs aïeux, tout en vidant leur pinte,
Fondaient les arts avec la liberté.

4. Quand leurs tribuns, à l'attitude altière,
Faisaient sonner le tocsin des beffrois,
Tous ces fumeurs, tous ces buveurs de bière,
Savaient combattre et mourir pour leurs droits

5. Belges, chantons à ce refrain à boire!
Peintres, guerriers qui nous illustrent tous,
Géants couchés dans leur linceul de gloire,
Vont se lever, pour redire avec nous

6. Salut à toi, bière limpide et blonde!
Je tiens mon verre, et le bonheur en main
Ah! J'en voudrais verser à tout le monde,
Pour le bonheur de tout le genre humain.



Tasteries


Communications historiques données lors des Tasteries:


TASTERIE 6 JUIN 2004

Le 13 février 1204, la ville de Constantinople tombait aux mains des croisés et Geoffroi de Villehardouin, maréchal de Champagne décrivait l’énormité du butin, les richesses extraordinaires des palais et des églises. Ces chevaliers assoiffés, partis de chez nous pour délivrer le Saint- Sépulcre, étaient des chrétiens et la barbarie franque en Terre sainte durait déjà depuis une centaine d’années.[1]

Un peu plus tard, au début du XIIIe siècle, au nom du pape, le roi de France lançait en Languedoc une croisade contre les Albigeois. Tuer les tous, Dieu reconnaîtra les siens, aurait dit l’évêque de Béziers. Le massacre se répéta de ville en ville et de bourg en village.

A l’heure de l’Inquisition, la première action de Christophe Colomb ne fut-elle pas de planter la croix des rois catholiques sur la première île découverte au bout de l’Atlantique et, lorsque quelques sauvages de là-bas furent présentés à la cour d’Espagne, il fallut beaucoup de persuasion pour faire admettre que, bien que non-chrétiens, ces sauvages là étaient quand même des hommes !

Heureusement qu’à Enghien nous avons été à l’abri de ces extrémismes ! Pas si sûr, puisque le 11 octobre 1595 un bûcher était dressé à Enghien. Etait-ce sur la place ou plus probablement en un autre lieu pour éviter les risques d’incendies, on ne sait. Mais Marie Cambier et quatre autres, toutes originaires de Bassilly, étaient accusées de sorcellerie et attendaient à la fois le supplice, et le pardon divin.

Le djiad, nous disent les mollahs, est une obligation coranique et, au nom d’Allah, il nous faut convertir les infidèles. Les sunnites, heureusement majoritaire dans le monde musulman d’aujourd’hui, reconnaissent tous les Imams ayant succédé au prophète alors que les chiites, au contraire, sont convaincus que seuls les héritiers directs de Mahomed sont de vrais Imams ! Il y a dix ans à peine, au nom de cette nuance, Komeyni et Sadam offrirent à Allah près d’un million de morts, tous arabes, tous musulmans. Aujourd’hui un milliard d’hommes peuplent les mosquées de la terre, heureusement modérés pour la plupart.

Les black muslims d’Egypte, les Ben Laden du monde, feux les Talibans, les membres du GIA algérien, crient à la violence. Qu’est-ce donc que cette vague qui rougit non seulement les siècles passés, mais encore les 20e et 21e siècles ?

Les fondamentalistes d’Israël consacrent leur vie et leur science à scruter la Thora et le Talmud, à frapper de la tête le mur des lamentations. Ils prient sous la croix pendant qu’à Gaza d’autres prient sous le croissant. Pourquoi leurs idées s’échangent-elles seulement par l’intermédiaire de chars d’assauts et de kamikazes ? Parce que le nom de Dieu, pris pour alibi, sert l’obscurantisme et la tyrannie.

Il y a des parallèles qui frappent l’historien, hier la croix, aujourd’hui le croissant ; à quelques centaines d’années de distance, chacun au nom de son dieu, s’offre le massacre et la terreur. Comment peux-t-on aujourd’hui clouer des bébés aux portes du djebel ou excommunier hier des chiens en Wurtemberg ? Jusqu’où peut aller la folie humaine et pourquoi donc, ces religions du livre ou du salut, qui ont pourtant de frappantes similitudes, n’arrivent-elles pas à se rencontrer depuis deux millénaires.

Il ne nous appartient pas d’en juger. Qui pourrait d’ailleurs dire la vérité, quand depuis la nuit des temps l’homme recherche le principe de son existence. Mais l’histoire peut remonter aux sources et rappeler que Mohamed n’a jamais voilé personne, qu’il a conquis l’Arabie en respectant les croyances des bédouins. Elle peut rappeler aussi que le Christ a prêché la pauvreté, non l’opulence ou l’inquisition.

L’histoire nous apprend encore que de brillantes civilisations, faites d’art de culture et de connaissance, ont précédé ceux qui exploitent aujourd’hui des peuples fanatisés.
L’art mozarabe, d’une extraordinaire richesse peut encore être admiré à Grenade ou à Cordoue. Nous ne possédons la pensée d’Aristote et de Platon que grâce aux arabes. La médecine, les mathématiques, l’astronomie doivent énormément aux musulmans d’hier. Ne laissons plus abuser les peuples, disons leur la vérité du passé.

L’histoire devrait enseigner aux puissants, les leçons de ce passé.
Non, Monsieur le président, n’envoyez pas des F16 à Bagdad mais bombardez ce pays de savoir, d’hôpitaux de droits de l’homme de la femme et de l’enfant. Forcez-les à lire, à écrire et à compter. Sortez les enfants de la misère et de l’ignorance qui les tient aux mains des mollahs et apprenez leur à penser, à juger ce que Dieu, quel qu’il soit, a voulu pour l’homme.

Toutes les philosophies sont respectables, elles relèvent de la liberté de chacun. Messieurs les imposteurs, souvenez-vous d’Allah, les peuples d’occidents souvenez-vous de Dieu et même les agnostiques, souvenez-vous de vos frères.

Daniel SOUMILLION 5 juin 2004



[1] A. MAALOUF, Les croisades vues par les arabes, La barbarie franque en Terre sainte, Paris, 1961.


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TASTERIE 2003
L'AMITIE

Si on pouvait réduire la population du monde en un village de 100 personnes, tout en maintenant les proportions de tous les peuples existants sur la terre, ce village serait ainsi composé de:

57 asiatiques
21 européens
14 américains (Nord, Centre et Sud)
8 africains

Il y aurait:

52 femmes et 48 hommes
30 blancs et 70 non blancs
30 chrétiens et 70 non chrétiens
89 hétérosexuels et 11 homosexuels
6 personnes posséderaient 59% de la richesse totale et tous les 6 seraient originaires des USA
80 vivraient dans des mauvaises maisons
70 seraient analphabètes
50 souffriraient de malnutrition
1 serait en train de mourir
1 serait en train de naître
1 posséderait un ordinateur
1 (oui, un seulement) aurait un diplôme universitaire

Si on considère le monde de cette manière, le besoin d'accepter et de comprendre devient évident.

Prenez en considération aussi ceci:

Si tu t'es levé ce matin avec plus de santé que de maladie, tu es plus chanceux que le million de personnes qui ne verra pas la semaine prochaine.

Si tu n'as jamais été dans le danger d'une bataille, dans la solitude de l'emprisonnement, l'agonie de la torture, l'étau de la faim, tu es mieux que 500 millions de personnes.

Si tu peux assister à une réunion religieuse sans crainte, ni persécution, ni arrestation, ni torture ou mort, tu es plus chanceux [façon de parler] que 3 millions de personnes dans le monde.

Si tu as de la nourriture dans ton frigo, des habits sur toi, un toit sur ta tête et un endroit pour dormir, tu es plus riche que 75% des habitants de la terre.

Si tu lis ce message, tu es doublement chanceux, parce que quelqu'un a pensé à toi et surtout parce que tu ne fais pas partie des deux milliards de personnes qui ne savent pas lire.

C'est la semaine nationale de l'amitié.

Envoyez cela à tous ceux que vous considérez comme vos amis, et cela éclairera la journée de chacun.
Rien ne se passera si vous décidez de ne pas le faire.
La seule chose qui arrivera si vous le faites, c'est que quelqu'un pourrait sourire grâce à vous.



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TASTERIE 14 juin 2001
LE CHATEAU EMPAIN

L’historien de service, aujourd’hui absent, vous a présenté, depuis 1993 une série de sujet enghiennois. Certains se rappellent peut-être l’un ou l’autre. C’était le Parc d’Enghien, l’histoire seigneuriale de notre cité médiévale, un joli petit monument, le Pavillon chinois ; les Jardins clos des d’Arenberg ou encore la Maison Saint Augustin, principal lieu d’enseignement depuis sept siècles.

Un point commun se dégage de ces diverses sujets : ils concernent tous l’ancien régime, nous dirons l’histoire ancienne de la seigneurie d’Enghien.

Il me semble donc opportun de vous dire quelques mots du principal monument du parc actuel, le château Empain.

Voilà un nom, une famille dont un certain baron a défrayé la chronique il y a quelques années. A la tête du premier groupe industriel français, le jeune belge Edouard Empain, l’homme au doigt coupé, était l’héritier d’un empire. C’était le groupe Jeumont – Schneider y compris Framatome. Tout cela s’est mal terminé et l’empire est retourné dans l’hexagone.

L’arrière grand père du jeune baron était le fils d’un modeste instituteur de Blicquy. En une seule génération ce génie des affaires et de l’industrie avait porté son nom au firmament de l’économie belge, européenne et mondiale Devenu Général - baron, Edouard Empain est à l’origine du métro de Paris. Fondateur d’Héliopolis, le baron Empain y construisit entre autres : le Palace, la Villa hindoue et la Basilique, ce que l’on appelle le brelan. Citons encore à son actif les chemins de fer chinois et d’innombrables réalisations industrielles. Le rêve Empain faisait surface.

Avec le frère d’Edouard, revenons à Enghien. Au début de ce siècle, François Empain avait loué le parc à son propriétaire, le duc d’Arenberg. Fort d’un bail emphytéotique et sans être propriétaire des lieux, Empain fit construire le château que vous connaissez aujourd’hui.

Déjà le pavillon chinois à Laeken et la tour japonaise avaient fait le renom de l’architecte parisien Alexandre Marcel. Peu avant la première guerre, François Empain lui confia le projet de construction de son château de style Louis XVI mais enrichi de décors exotiques egyptisant et asiatiques rappelant les succès de la famille.

Vint alors l’invasion allemande, la défaite de l’empire et le séquestre des biens d’Arenberg en Belgique. C’est donc à l’état belge que François Empain achète le domaine en 1924 et ajoute au château initial les deux ailes latérales qui le complètent merveilleusement.

J’espère que nous auront le plaisir de vous le faire visiter lors d’une Tasterie prochaine.
Au rez de chaussée, le grand hall de réception donne accès au salon des boiseries dont les jolies peintures sont de l’école de Watteau.

Le salon chinois témoigne de l’engouement de l’époque pour les pays lointains et de l’intérêt des Empain pour la Chine.
L’égyptomanie est elle aussi très présente au château Empain. Non seulement des sphinges de bronze, à têtes de femme, encadrent l’entrée au sommet du perron avant, mais les décorations intérieures font largement appel au même registre.

Pour terminer, j’ajouterai que le château d’Enghien a inspiré Gérard Corbiaux puisque plusieurs scènes de son film Le maître de musique furent tournées en ce lieu.



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TASTERIE 16 mai 1999
JARDINS CLOS

Depuis six ans déjà, à l’occasion de notre Tasterie annuelle, je vous entretien brièvement des aspects historiques d’Enghien. Nous aimons tous n’est ce pas, joindre les plaisirs intellectuels à ceux d’Epicure.

A côté des Ecuries du duc Léopold d’Arenberg, où nous irons dîner tout à l’heure, se situe un jardin clos où j’aimerais vous conduire. Les architectes et archéologues, après des fouilles et études fort sérieuses, se sont attachés à restaurer ces lieux et je crois qu’ils ont réussi leur pari d’inviter le visiteur à regarder l’équilibre et à oublier le temps. Tout a été pensé jusqu’à l’épaisse couche de gravier de rivière qui couvre les allées pour ralentir le pas et inviter à déposer le regard.

Au XVIIe siècle, le Jardin des Fleurs, puisque tel est son nom, faisait partie d’un grand ensemble architectural de cinq jardins clos : Fleurs, Fleurons, Nains, Labyrinthe et Orangers (1636-1660), de quatre pavillons (chinois, aux toiles et des automates) et d’un arc de triomphe qui, au XVIIe s. se situait à la croisée de l'axe des jardins et de l'allée menant au pavillon des Sept étoiles. Le maître d’œuvre, vous le savez, s’appelle Antoine d’Arenberg, ses sources d’inspiration vont de la résidence des Electeurs palatins du Rhin à Heidelberg, aux jardins de la ville éternelle et au célèbre Palladio, cet architecte italien dont on trouve les palais classiques sur les bords de la Brenta à Venise.

Depuis le moyen âge, le jardin clos a une portée religieuse. On le découvre déjà dans les miniatures d’époque bourguignonne où il représente le Paradis; l'eau des fontaines y symbolise la pureté, la fertilité et la vie.

Les jardins clos d’Enghien, du type Renaissance, étaient visibles depuis le château. La récente restauration du Jardin des Fleurs restitue les parterres constitués en véritables broderies botanique, les allées géométriques, le bassin central au chiffre et couronne des d’Arenberg, la fontaine, les clôtures et bien entendu cette magistrale balustrade de pierre qui unit les deux pavillons à toiture à l’impériale. Un escalier circulaire, centre de la composition est aujourd’hui reconstruit, dans sa structure originale, en granit de Soignies. Assurant le passage entre les niveaux du jardin supérieur (Fleurons) et inférieurs (Fleurs), cet escalier à double révolution comporte 5 marches convexes et 5 concaves. Vous y verrez le ruissellement d'eau sur les deux côtés.

Quant au bassin, il est garni, sur les parois verticales intérieures, de coquilles de moules, véritable jumbo de Hollande, et ce, pour créer un effet de profondeur. C’est l’architecte Gabriel Pirlet[1] (Braine-l’Alleud), devenu mosaïste, qui a restauré la façade arrière du pavillon aux toiles ainsi que le garnissage intérieur du bassin central dont le fond que vous verrez tout à l’heure, est recouvert de coquilles d’huîtres pour accentuer le reflet de la lumière.

La balustrade de 300 pieds de long, aujourd’hui de granit, était à l’origine de marbre. Elle supportait des statues de Venus, Diane, Apollon et d’autres représentants des mondes mythologiques grec et romain. C'est depuis la Renaissance et l'esprit humaniste qui l'accompagne, que la référence à l'antiquité et à ses héros est considérée dans les domaines artistique et culturel comme le retour aux vraies valeurs de notre civilisation, après quelques mille ans de cet âge "moyen" que fut la période médiévale. Raison pour laquelle vous trouverez au parc d’Enghien, derrière le château Empain, les Champs-Élysées. A Paris, une avenue du même nom, et presque aussi célèbre que celle d'Enghien..., relie la Concorde à l'Arc de Triomphe. La grande allée du parc d'Enghien évoque des lieux mythiques, venus tout droit du berceau de notre civilisation. Pour le grec, cet éden se situait aux limites occidentales du monde connu, Gibraltar. Chez les romains, ces Champs-Élysées accueillaient les âmes des justes et des héros. Peut-on rêver d'une meilleure appellation au pied de son château!

Si Diane a disparu de la balustrade du jardin des Fleurs, nous la retrouvons devant la pelouse d'honneur, belle dans sa froideur de bronze, habillée seulement, du carquois et de l'arc. Chaste et vierge, Diane tuait dit-on, sans hésitation, ceux qui tentaient de la séduire ou de mettre en doute ses talents de chasseresse. A Ephèse au contraire, la déesse du même nom se livrait sans retenue à l’amour.

Je vous réserve la surprise de découvrir, peut-être tout à l’heure, le Jardin des Fleurs du parc d’Enghien et, si le cœur vous en dit, vous lirez un jour les récits de visiteurs illustres qui vous ont précédés en ces lieux au XVIIe : Guillaume III d'Orange en 1676 et l'architecte suédois Nicodème Tessin en 1687[2].

De tous temps les jardins ont passionné les hommes; jusqu’au bout du monde où l’empereur de Chine créait, une cinquantaine d’années plus tard (1709) le Jardin des jardins, le plus éblouissant qui soit ; celui que Georges III, roi d’Angleterre pris pour modèle de Surrey ou que le roi fou, Louis II de Bavière tenta de copier[3]. Symbiose de l’eau de la terre et du vent le jardin n’est-il pas, plus que jamais le havre de paix et l’asile de la réflexion.



[1] G. PIRLET, Les grottes de rocailles et leurs collections d’automates hydrauliques. Manies du XVIIe siècle : le cas du pavillon disparu d’Enghien, dans Actes du colloque La restauration des jardins classés, Enghien 1996, p. 30. Conférence au Rotary le 3 sept. 98.

[2] Y. DELANNOY, A propos des beaux jardins du duc d’Arenberg, ACAE XXVI, 1990.

[3] Shen CHEN, Pékin : le Jardin du Palais d’été, Histoire n°57, 1983.



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TASTERIE 02 JUIN 1996
LE PAVILLON CHINOIS

En 1993, j’avais tenté de vous résumer l’histoire d’Enghien depuis ses origines connues au XIe siècle jusqu’à l’arrivée de la famille d’Arenberg dans cette seigneurie au XVIIe siècle. Ces quelques cinq cents ans d’histoire vous avaient été présentés dans les dix minutes réglementaires que notre grand maître m’accorde à chaque Tasterie. Ayant respecté le planning, je reçu encore la parole l’année suivante pour vous parler avec fierté du parc d’Enghien. Enfin, en 1995, vous avez tout appris sur la Maison Saint-Augustin où nous sommes en ce moment.

Tous les confrères et amis ici présent étant de fidèles adeptes de notre Tasterie annuelle, je suis convaincu que vous connaissez maintenant par coeur l’histoire d’Enghien même si elle vous est présentée de façon concentrée et épisodique dans le respect de nos programmes. Que puis-je donc encore ajouter pour intéresser votre curiosité?

J’espère que le beau temps nous autorisera tout à l’heure un petit intermède pastoral en milieu de dîner. Nous irons voir si vous le voulez bien un petit monument qui vaut le détour. Pas bien grand certes, un petit cube de 4,48m de côté intérieur nous dit l’architecte qui a récemment restauré cette merveille. Vous le reconnaîtrez de loin à sa toiture particulière à quatre versants galbés. Pourquoi ne pas l’appeler du joli nom de toiture à l’impériale, plutôt que toiture en casque à pointe, terme qui nous rappellerait certains hulans de 1914. La flèche qui surmonte le toit, donne à l’ensemble un air d’orient que l’on retrouve d’ailleurs dans les mausolées romains et même à Istambul. A l’extérieur de ce modeste bâtiment, on remarque encore les traces d’accrochage de la balustrade qui l’unissait à son voisin toujours présent aujourd’hui. Au total ils étaient quatre pour entourer un jardin dit des fleurons.

Pour celui qui nous intéresse, la façade avant, orientée à l’est, présente deux couples de colonnes classiques qui entourent une magnifique porte Louis XV.

Le décor intérieur, que j’espère vous aurez l’occasion d’admirer, est fait de stucs polychromes et représente des scènes qui nous viennent de bien loin au delà du Tibet. Pourquoi donc les d’Arenberg ont-ils été cherché si loin leur inspiration pour décorer un bâtiment minuscule dont l’aspect invite au voyage? Quelle est donc cette manie de peindre des choses orientales dans le parc d’Enghien? Car si cette petite merveille a été construite vers 1657, ce n’est qu’un siècle plus tard que les chinoiseries intérieures sont apparues? Regardez bien tantôt : vous trouverez quatre chiffres dans les écoinçons intérieurs M DCC XX XXIII. C’est la date laissée par l’artiste. Quant à son nom, cherchez ses initiales J.R.[1] dans le panneau à gauche de l’entrée.

Retournons trois siècles en arrière: je vous l’ai dit, il n’y avait pas un mais quatre pavillons. Au milieu de ceux-ci, il n’y avait pas comme aujourd’hui un restant de pelouse, mais un jardin raffiné. Un mètre cinquante plus bas, un autre jardin entourait une fontaine où l’on pouvait distinguer au travers de l’eau du bassin de grandes lettres de pierre : A comme d’Arenberg. Le prince de ce temps appela cette pièce d’eau la Fontaine de Mélusine, sans doute pour rappeler cette sirène ou cette fée, on ne sait trop qui avait la faculté de se transformer en serpent. On passait du jardin d’en haut à celui d’en bas par un large escalier circulaire de 11 marches qui avait la particularité d’être convexe pour les cinq premières et concave pour les cinq dernières. Ce que les architectes appellent un escalier contreparti avec un palier entre les deux volées.

Faites donc un effort d’imagination : supprimer le château Empain construit en 1913. Construisez un grand château médiéval autour de la chapelle castrale et replantez donc ces jardins aux fleurs et aux fleurons par dessus et par dessous le bel escalier. Ajoutez-y deux autres jardins pour reconstituer les quatre jardins clos à la manière renaissance italienne.
Il n’y a plus qu’à faire jaillir l’eau des fontaines, et vous pourrez ouvrir les yeux sur un parc où il faisait bon vivre. Alors le goût de l’exotisme, les rêves venus d’ailleurs ont fait la décoration du pavillon dont nous parlions tout à l’heure. A l’époque de Louis XV, les marquises et les princes du XVIIIe rêvaient de l’Extrême-Orient comme. Aujourd’hui encore, l’homme se plaît à rêver de l’espace ou d’ailleurs. Tout près de là, sur un socle de marbre rose, vous verrez un sanglier, qui, depuis 1925, semble monter la garde, comme le faisait son prédécesseur dans le parc d’Arenberg au milieu du XVIIIe siècle.

Le modeste bâtiment dont nous venons de parler est le témoin d’un grand ensemble, c’est le Pavillon Chinois du parc d’Enghien.



[1] Selon les comptes des travaux de cette époque, il s’agirait de Jean RIS stuccateur. On trouve également le nom de S. BRIQUOSER dans la partie inférieure du panneau à droite de la porte d’entrée ; il s’agit du marbrier auteur des encadrements de faux-marbres. J. VANDEN EYNDE, p. 3, v/ année 1743.


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TASTERIE 11 juin 1995
MAISON SAINT AUGUSTIN


En juin 1993 je vous donnais ici un modeste panorama de l'histoire seigneuriale de notre ville, depuis les d'Enghien jusqu'aux d'Arenberg en passant par les Luxembourg et les Bourbon.
L'an dernier, c'étaient le 29 mai, vous étiez venu nombreux à notre deuxième Tasterie, et nous avions évoqué le parc d'Enghien, ses pavillons chinois, la Chapelle castrale et les autres témoins de notre histoire médiévale et moderne.

Aujourd'hui, j'ai pensé qu'il vous serait agréable d'en savoir un peu plus sur ces lieux où nous vous recevons à l'instant à savoir : la Maison Saint-Augustin. Elle ne s'est pas toujours appelée ainsi.

On sait que Charlemagne est le père de l'école. C'est lui qui au VIIIe siècle ordonne à tous les évêques, à tous les monastères, d'instituer, près des cathédrales, des écolâtres zélés[1]. C'est la naissance de l'école collégiale. Les écolâtres seront rapidement remplacés par des clercs.

Ce monopole de l'église se heurta rapidement aux pouvoirs des villes. Dans ce différent, le Pape Alexandre III reconnaît à chacun le droit d'ouvrir une école (1172). Quelle clairvoyance : voilà la liberté scolaire établie. On ne peut pas dire que cette bulle du XIIe siècle ait résolu le problème, puisque nos amis français discutent encore et toujours la question[2].

Chers amis des confréries d'Ellezelle, de Chimay, Aulne, La Louvière, Arlon, Charleroi, Florennes, et d'autres lieux, vous aurez remarqué la clairvoyance des enghiennois! C'est que, à Enghien, nous avons une école déjà au XIVe siècle, peut-être même avant. Le pouvoir local, le magistrat comme on l'appelait alors, avait bien entendu oublié le grand esprit d'égalité du bon pape Alexandre, puisque en accord avec le seigneur de la ville (c'était un d'Enghien), avait simplement interdit tout établissement d'enseignement dans un rayon d'une lieue autour de la ville[3].

Il faut dire que notre école au XIVe siècle n'était guère située dans un quartier résidentiel de la ville puisque les comptes du massard disent que la rue de l'escolle était aussi celle des filles de l'amoureuse vie. Quel alibi donc pour nos voisins de Herne et Saint-Pierre-Capelle à l'encontre de l'ordre seigneurial, d'ouvrir leurs propres écoles. Mais rassurez-vous, après avoir fait appel à des maîtres compétents venus de Grammont (Vlecoten)[4], Braîne-le-Comte (J. Walravens) et Assche (Nicole Ory)[5], l'école d'Enghien entama sa progression de qualité et de haute réputation vers les époques moderne et contemporaine.

Les Ermites de Saint-Augustin font partie, comme les franciscains où les dominicains, des ordres mendiants.
Moins connus que les Bénédictins qui suivent la règle de Saint-Benoît, ils n'en ont pas moins pour autant un passé qui remonte à la fin de l'époque romaine où leur patron, Saint-Augustin, après avoir défrayé les chroniques des bons vivants de l'époque, se rangea très sagement dans la vie érémitique, fut nommé évêque d'Hippone (Algérie) et sacré docteur de l'église. Les Ermites de Saint-Augustin ne se constituent pas en monastère mais bien en couvent. Les chanoines se réunissent en chapitres[6] suivant une règle et se choisissent un prieur. Parfois même, par mimétisme sur le monde monastique, le prieur devient abbé.

De l'autre côté du cloître, dans la chapelle de ce couvent, vous trouverez une grande dalle noire, encore lisible : c'est la pierre tombale de Baudouin de Housta, frère de Saint-Augustin et chroniqueur et prieur de cette maison au XVIIIe siècle. Il croit que c'est en 1255 que le premier ermite fonda le couvent d'Enghien, d’ailleurs probablement en ces lieux, puisqu'il précise juxta vivarium domino [7], -près du vivier du seigneur-, sans doute l'étang des béguines [8] ici un peu plus bas. La nouvelle fondation allait vivre bien des événements, mais elle se placait immédiatement sous l'autorité et le giron d'une abbaye montoise établie depuis deux siècles [9]. Pendant tout l'ancien régime, les bénédictins de Saint-Denis-en-Broqueroie allaient protéger de leur aîle une institution aujourd'hui vénérable : de 1255 à aujourd'hui cela fait très exactement 740 ans.

En arrivant dans cette maison, vous aurez remarqué au dessus et à gauche du porche d'entrée deux fort beaux blasons aux armes d'Arenberg et de Croy. Ils rappellent qu'Anne de Croy épouse d'Arenberg, au début du XVIIe siècle, céda par contrat l'école latine d'Enghien aux religieux Augustins [10]. Le collège d'humanité était né [11].

Quant les soldats occupent le couvent au cours des guerres de religion De Housta nous dit tristement et omnium provisionem nostram devorarunt [12]. Je ne sais si les caves des bons pères contenaient déjà de l'hydromel à hauteur de la Double d'Enghien, mais, vous l'avez compris, ces soudards avaient tout consommé.
Et puis, on voit les religieux tomber comme des mouches : ce sont les épidémies de 1578 et 1602. La peste moissonne les enghiennois et particulièrement ceux qui les soignent.

Lors d'une des nombreuses invasions françaises dont nos provinces furent victimes, Louis XV transforma ces lieux en entrepôts de garnison[13].

Les Augustins d'Enghien devaient accepter des étudiants boursiers sur l'ordre du seigneur de la ville où de ses représentants. C'est le cas en 1710 sous le duc Léopold-Philippe d'Arenberg[14].

Nous n'avons guère le temps de rappeller la bataille de Steenkerque (1692), où à côté des dix mille morts de cette terrible journée, les pères augustins virent couler le sang de nombreux officiers anglais[15]. Passons sur l'heureuse période autrichienne, sur la bataille de Fontenoy, sur les décisions de Joseph II qui supprima les couvents et sur la révolution française qui au nom de l'égalité ferma les portes de cet établissement.

Aujourd'hui, le collège Saint-Augustin, que vous apercevez à la sortie d'Enghien au croisement des routes Ath/Soignies, n'est que l'héritier direct du couvent des Ermites de Saint-Augustin et avant lui de l'école latine de cette ville[16].

Saint-Augustin aurait pu dire In Bono Promptus. Que cette journée soit donc celle du bien, du bon, et celle de l'amitié.



BIBLIOGRAPHIE BERGIER, Dictionnaire de théologie, 6 vol., t. I, p. 214, Paris, 1852.

B. DE HOUSTA, Historia chronologica monasterii Angiensis Ordinis FF. Eremitarum S.P. Augustini a fundatione sua usque ad tempora nostra fideliter perducta per R. adm. ac doctissimum P. Balduinum de Housta S.T.B.F. Priorem Provincialem, ordinis historiographum etc. Scripta a P. Evodio De Barbigant, 1739, in folio 536 beschreven blz. + index (24 ongen. blz.).

Id., Instrumenta seu monumenta ad Historiam chronologicam monasterii Augustiniani Angiensis pertinentia collecta per R. adm. ac doctiss. P. Balduinum de Housta S.T.B.F. Priorem Provincialem, ordinis historiographum etc. Scripta a P. Evodio De Barbigant, 1739, in folio, 620 blz. waarvan blz. 1-547 genummerd.

Y.DELANNOY, Enghien, éd. Hainaut-Tourisme, pp. 52-56, 1964.

P. DE LATTRE, La maison Saint-Augustin et les jésuites français à Enghien (1887-1953), in ACAE IX, pp. 217-253, 1952.

A. DIERKENS, Histoire des Eglises Chrétiennes, cours U.L.B., pp. HEX 25, 40-41.

C. EVRARD, Nécrologue du Couvent des Augustins d'Enghien de 1455 à 1775, in ACAE IV, pp. 346-358, 1895.

G. LE BRAS, dir., Les Ordres Religieux la vie et l'art, L'ordre Canonial, pp. 7-137, Aulnay-sous-Bois, 1980.

H.I. MARROU, St Augustin et l'augustinisme, 1983, Bourges.

E MATTHIEU, Histoire de la ville d'Enghien, pp. 543, 635, Bruxelles, 1974.

Id, L'enseignement primaire en Hainaut, pp. 114, 225, s.l., 1893.

Id., Du rôle des chapitres écclésiastiques dans l'enseignement aux Pays-Bas, in E. Matthieu, Oeuvres II, Malines, 1899.

P. MURY, Monographie de l'ancienne église du couvent des Augustins à Enghien, in ACAE VI, pp. 127-142, 1898.

A. VAN NUFFEL, Le collège d'Enghien Notes d'histoire, p. 18, s.l.n.d.

Au sujet des Jésuites à Enghien, voir L'Observateur Enghiennois n° 27/32/33/34.

[1] E. MATTHIEU, Oeuvres II, 1899.
[2] E. MATTHIEU, Du rôle des chapitres, p. 2.
[3] E. MATTHIEU, L'enseignement primaire, p. 114.
[4] Au sujet Simon VLECOTEN, voir la Chronique de Beeltsens et Ammonius p. 61. Traduction du texte latin dans P. BASTIN, Manuscrit de la Grande Chartreuse, II p. 47.
[5] A. VAN NUFFEL, pp. 9-10-11.
[6] Les chapitres de chanoines sont créés au XIe siècle. A. DIEKENS, Histoire des églises chrétiennes, cours ULB, p. HEX 40.
[7] B. DE HOUSTA, Historia, p. 33.
[8] Voir plan cadastral de Popp. Cfr. également Plan de l'étang des Béghinnes et du jardin des R.P. Augustins d'Enghien mesuré le premier juillet 1737, reproduit dans A. VAN NUFFEL, Le collège, p. 47.
[9] On sait l'importance pour l'histoire d'Enghien, de cette abbaye bénédictine fondée en 1081, dans la région montoise. Avant 1167, l'évêque de Cambrai, Nicolas Ier accorde l'autel de Hoves à l'abbaye de Saint-Denis. Enghien et Petit-Enghien n'étaient alors que des dépendances écclésiatiques de la paroisse de Hoves. Les bénédictins de Saint-Denis sont donc devenus décimateurs d'Enghien et l'abbé patron et collateur de notre paroisse.
[10] Ces blasons n'ont pas été apposés en 1623, lors de la décision d'Anne de Croy, mais bien en 1732, lors de la rénovation des bâtiments. A. VAN NUFFEL, Le collège, pp. 18 &37.
[11] E. MATTHIEU, L'enseignement primaire, p. 227.
[12] B. DE HOUSTA, Historia, p. 107.
[13] A.C.A.E. XXVI/57.
[14] A.C.A.E. XXV/176.
[15] A. VAN NUFFEL, Le collège, p. 33.
[16] A. VAN NUFFEL, Le collège d'Enghien Notes d'histoire, p. 6, 1957, Enghien.


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TASTERIE 29 mai 1994
LE PARC D'ENGHIEN

Je vous disais l'an dernier que nous avions tout lieu d'être fier de notre passé enghiennois et des seigneurs d'Enghien, de Luxembourg, de Bourbon et d'Arenberg qui ont présidé à nos destinées pendant quelques 900 ans.

Tout à l'heure, nous rendrons au parc, celui de la ville depuis 1986, et je tenterais volontiers de faire revivre ce que furent ces lieux il n'y a pas si longtemps.

Il y a plusieurs parterres, ornés de statues, d'obélisques en tous genres, soit en marbre, soit en bronze ou en plomb.

Il y a plusieurs jets-d'eau, des bassins où les eaux jaillissent de toutes sortes de façons; plusieurs bosquets, des pièces d'eau très spacieuses, une belle orangerie, deux quinconces de bois de hêtres de toute beauté; un jardin botanique, quantités de serres chaudes, deux grands jardins potagers et fruitiers; deux vergers plantés d'arbres.

Il y a des pépinières spacieuses, de belles prairies, plusieurs pièces de gazon, une rivière, une fontaine minérale, des bois taillis et de haute futaie, des écuries, jardins, basse-cour...

Tout ceci n'était pas à Versailles ou à Buckingham. Ce n'étaient pas les jardins de la reine Sémiramis. C'était à Enghien, il y a à peine 220 ans. Le parc, notre parc, connut alors des heures de gloire et son apogée. Le chauvinisme enghiennois a fait dire à certain - avec un peu trop d'aplomb d'ailleurs - que Louis XIV pris Enghien pour modèle[1]. Néanmoins, dans ses mémoires[2], Anne-Marie de Montpensier, celle qu'on appelait La grande Mademoiselle, la cousine, et peut-être bien la maîtresse du roi-soleil, disait que les jardins d'Enghien sont la plus belle chose du monde et la plus extraordinaire; mais il faudrait un temps infini pour en faire la description.
Il suffit pour s'en rendre compte de regarder avec attention les superbes gravures de Romain de Hooghe, qui, à la fin du XVIIe siècle a consacré son talent au parc d'Arenberg. Et comme disait son éditeur hollandais Nicolas Visscher : Après Dieu, c'est à ce parc que cette ville du Hainaut doit sa prospérité.

En ce 29 mai 1994, les chevaux sont partis, les attelages et les carrosses sont allés aux musées, mais les grandes écuries restaurées depuis bientôt 4 ans, sont la trace des quelques 80 chevaux qu'elles abritaient.

Oh bien sûr, le pavillon de l'étoile a perdu un étage et les 7 allées leurs bastions. Eh oui, il n'y a plus de tour de l'ange ou du diable, ni de tour de Fiennes. Il n'y a même plus de château médiéval. Mais la tour castrale elle, regarde notre agitation du haut de ses 700 ans. Elle se dit sans doute que l'histoire et le temps redonneront peut-être à Enghien un peu de sa splendeur passée.

Rassurez-vous, un maître-compagnon, après deux ans de labeur a fait renaître l'un des 4 pavillons chinois. Le deuxième, les balustrades, fontaines, escaliers et le jardin des fleurs sont pour demain. A quand donc la porte des esclaves; la fontaine de Vénus?
Bel exemple de continuité, le parc d'Enghien offre aujourd'hui un éventail de monuments qui s'étalent du XIIIe au XXe siècle. Tous témoignent d'une famille, d'une époque, de l'histoire. Bien sûr, la chapelle castrale ne sera jamais la Sixtine. Mais vous tous, qui nous visitez aujourd'hui, croyez en les Enghiennois: ils vous réservent encore de belles pages de leur patrimoine.

Selon mon habitude, je ne vous ai pas imposé de dates, de sombres chronologies, ou des successions de princes. J'espère seulement que ces quelques minutes de survol ont pu vous donner l'eau à la bouche. Divers articles, mémoires, beaucoup d'archives et documents satisferont les amateurs éclairés ou les fanas de l'histoire.

Toutefois, au sein de cette galerie de personnages qui ont guidés la destinée d'Enghien, saluons tout de même le génie d'un frère-mineur capucin, le père Charles de Bruxelles, dans le monde prince Antoine d'Arenberg. Son intelligence et son sens esthétique, se trouvent à l'origine de ce que cette marquise dont je vous parlait tout à l'heure appelait la plus belle chose du monde.

D. SOUMILLION 22 mai 1994



BIBLIOGRAPHIE PARC ENGHIEN C. MARCHI, A Enghien dans un jardin, mémoire de licence en histoire de l'art, UCL, 1987.

Y. DELANNOY, Le parc d'Enghien. Notices iconographie et historique. Texte et Planches, ACAE XIX, pp. 1-110.

Y. DELANNOY, Le parc d'Enghien et ses divers prospects..., in, Tablettes du Hainaut, t. V, pp. 225-246, Herne, s.d..

J. DESCHEEMAEKER, Histoire de la Maison d'Arenberg d'après les archives françaises, Neuilly, 1969.

R.P. C. de BRUXELLES, (Antoine d'Arenberg), Brieve description de la ville, chasteau et parc d'Enghien, ms. 1665, A.G.R., fond d'Arenberg, Biographie, reg. 1, f° 64-82, éd. ACAE VIII, pp. 103-128.

N. SEYS, Geschiedenis van het park te Edingen aangelegd door de familie Arenberg 17e tot en met de 19e eeuw, Leuven, 1986. Mémoire de licence K.U.L.

[1] J. DESCHEMAEKER, Histoire de la Maison d'Arenberg d'après les archives françaises, p. 122, Neuilly, 1969.
[2] Mémoires de Mademoiselle de Montpensier dans, Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, vols XL-XLIII, Paris, 1825.



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TASTERIE 06 juin 1993
HISTOIRE D'ENGHIEN

Je remercie notre Grand Maître de me donner la parole. Rassurez-vous, je ne la tiendrai pas longtemps puisque l'objectif de cette mémorable journée ne se prête pas à de longs exposés historiques.

Je ne sais par où commencer, comment résumer tant de choses en peu de mots. Non que je veuille vous faire croire que notre histoire commence sous l'empire romain, et, bien qu'elle soit fort respectable, je ne vais pas vous exposer, vous raconter les 900 ans d'histoire de notre bonne ville; les cinq à sept minutes que m'a royalement accordé Robert Wauters n'y suffiraient pas. De plus, je ne suis pas persuadé que la généalogie des d'Enghien, des Luxembourg des Bourbons et des d'Arenberg soit votre premier soucis en ce moment précis.

Retenons seulement quelques faits de nature à éclairer votre culture hennuyère ou enghiennoise.

Les origines de la ville où vous vous trouvez en ce moment remontent au moyen âge. Tous les Enghiennois connaissent la date de 1092, puisque nous venons de fêter l'an dernier, les 900 ans d'Englebert, premier témoin certain de la première famille seigneuriale qui régna en ces lieux. Le sieur en question fréquentait d'ailleurs la belle société de l'époque tel que l'évêque de Cambrai, l'abbé de Soignies les meilleures familles de Saintes, Steenkerque et j'en passe. C'était un personnage considérable. Ses enfants aussi, sinon un peu trop turbulents, puisque le grand patron de l'époque, le comte de Hainaut, coupa la tête de Siger II d'Enghien. Donc, Aubert de Bavière (c'est le nom du comte de Hainaut) cru qu'il allait mettre à la raison nos glorieux ancêtres enghiennois. C'était oublier que les d'Enghien ne manquaient ni d'ambition ni d'amis. En effet, les frères de Siger tinrent conseil au château de la Folie pour décider de reconquérir Enghien. Ce fut une guerre terrible à travers tout le Hainaut; à ce point que le comte de Mons finit par demander les bons offices d'un autre grand de l'époque, le duc de Brabant. Et la paix revint après cinq ans de discorde.

Depuis la fin du XIe siècle, la population s'accrut progressivement dans le cadre de l'explosion démographique de l'Occident. Et voici donc la deuxième étape importante de notre histoire urbaine, c'est la consécration de l'église paroissiale en 1347 où l'évêque de Cambrai vint à Enghien pour confirmer la dédicace de notre paroisse à Saint-Nicolas de Myre.

Ceci pour vous dire, que l'édifice gothique tout à côté, est, lui aussi, fort d'un passé vénérable et, ...quelque peu mouvementé. Depuis la fin du moyen âge et au travers de l'époque moderne, l'église d'Enghien a connu bien des vicissitudes : deux incendies importants, les dévastations des réformés au XVIème siècle et, bien entendu les excès de la révolution française qui au nom de l'égalité a détruit tant de témoins du passé.

Et puis, les d'Enghien se sont vu remplacés par une autre famille lorsque Marguerite, dernière d'Enghien a épousé un Luxembourg. Comme vous le voyez, notre ville ne s'est pas choisi des maître de seconde zône. Vous savez en effet que quatre empereurs d'Allemagne et plusieurs familles royales ont porté ce nom de Luxembourg, et même aujourd'hui, quand vous descendez vers Echternach, c'est encore de Luxembourg qu'il s'agit. Un grand seigneur de cette famille fut lui aussi décapité. Il était tellement célèbre qu'il y avait cent mille personnes devant l'échafaud face à l'hôtel de ville de ...Paris. Et ce n'est pas mon chauvinisme enghiennois qui me fait dire que le comte de Saint-Pol fut honteusement sacrifié à la cause de Louis XI. Je vous raconterai plus tard de quelle manière celui que l'on appellerait l'"universelle araigne" instruisait un procès à la Bastille au XVe siècle.

Accélérons un peu le cours de l'histoire, faute de quoi je serai m'a-t-on dit privé de Double à l'apéritif. Vous savez déjà tout, enfin presque tout, sur les d'Enghien et les Luxembourg. Reste deux familles, l'une de sang royal ce sont les Bourbons, l'autre des princes allemands, les d'Arenberg. Le Vert Galant, l'homme de la poule au pot, celui qui aimait la bière, le gibier, les gasconnades et surtout les femmes, j'ai nommé Henry IV fut seigneur de cette ville; encore un qui n'est pas mort dans son lit. Il dépensait de manière tellement inconsidérée qu'il n'avait plus un écu pour entretenir notre lointaine seigneurie où d'ailleurs le soleil du Béarn était diablement absent. Il faut dire aussi que le roi d'Espagne régnait alors sur nos Pays, et ce mécréant d'Henry, de surcroît protestant ne devait pas fort apprécier de rendre l'hommage vassalique aux rois catholiques. Le Béarnais décide donc de vendre cette vaste propriété, et par la même occasion de regarnir ses coffres. Il trouva acquéreur en la personne du prince d'Arenberg. L'allemand ne semblait guère plus en fonds que son voisin français, mais que voulez-vous, entre prince et roi, on trouve toujours un prêteur d'or.

Enfin, et puisque nous sommes aujourd'hui réuni sous les auspices de la Confrérie de la Double dont l'illustre patron est Saint Arnould, il est opportun de rappeler que la bière enghiennoise a, elle aussi, ses titres de noblesse puisqu'il y a très exactement 611 ans que Louis d'Enghien ordonna que "ly maistre brasseur seront pour le temps avenir puissants d'ordonner toutes choses qu'à ce mestier appartient".

J'arrête ici l'histoire mouvementée d'Enghien. Sachant que vous aviez tous horreur des dates, je vous les ai épargnées. Je voulais seulement vous faire comprendre pourquoi les enghiennois ont de bonne raison d'être fier de leur passé.


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Hommages aux confrères disparus


Funérailles Pierre-Charles ISAAC 10 septembre 2008


Cher Pierre, cher Ami, cher Confrère,

Après avoir créé Titje le Fabuleux,
Avec le beau succès qu’engendra cet enjeu,
Tu voulais cette fois, ardent et téméraire,
Nous lancer vers Titje le Révolutionnaire.
Tu avais découvert, au fond de ton grenier
D’un de tes fiers aïeux, un tas de vieux papiers.
Il racontait , ému, ses tristes aventures.
Soldat républicain mêlé à l’imposture
Du massacre inhumain des fermiers vendéens
Qui s’étaient révoltés de leur triste destin.
En redresseur de torts et face à leur débacle
Tu préparais ton titje à un nouveau spectacle.
Hélàs un sort cruel est venu te frapper
Et je ne pourrai seul cette tâche assumer.
Sans le poids prodigieux de ta vaste culture,
Sans ton humour mordant,sans ton tact hors nature,
Sans toi pour inventer un titje transformé
Et lui créer les traits d’un héros rénové,
A dompter le sujet, je serais incapable
Sans la maturité de ton flair adorable,
Sans ta tempérance à mon verbe impulsif,
Je me trouverais vite en terrain explosif.
Cher pierre ton départ fait peine à notre Double.
Ton absence soudaine la perturbe, la trouble.
Enghiennois dans ton sang et Titje dans ton cœur,
Tu as mis tes talents à motiver l’ardeur
De notre confrérie et de chacun des membres.
Leur douleur est profonde en ces jours de septembre.
Ils se rappelleront ton sourire éternel
Ta modeste élégance au geste fraternel.
Tu resteras des nôtres et aussi ta famille
Dominique,Vincent, Gaelle et Constance
vous viendrez parmi nous à votre convenance.
Cher Pierre, bon voyage au-delà des vivants,
Que l’Archange te guide tout droit au firmament !

Guy L FONTAINE

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Funérailles de Yves DELANNOY 19 mars 2005

Messeigneurs, Mesdames, Messieurs, Enghiennoises, Enghiennois,
C'est un grand,
C'est un très grand,
C'est un très grand Monsieur
Qui nous rassemble aujourd'hui, pour son départ.

Trois associations qu'il a conduites veulent, par ma voix, rendre hommage au Connétable du Serment d'Enghien, au Grand Maître fondateur de la Confrérie de la Double Enghien et au président du Cercle archéologique d'Enghien, mais surtout évoquer cette personnalité hors du commun.

Il y a tant à dire sur cet homme qui dégageait de la grandeur dans ses gestes les plus simples, même dans les futilités.
Comment, sans omission, parler de ses qualités.
Vertus serait d'ailleurs plus juste.

Ce coeur humble aurait pu exhiber la fierté de l'oeuvre accomplie, mais sa discrétion naturelle ne demandait que respect et reconnaissance.

Humaniste, il l'était par sa culture latine mais bien plus par sa foi en l'homme que, dans ses actes et ses mots, il plaçait au dessus de tout.
Son éthique et les valeurs humaines, dont il rayonnait inconsciemment, valorisaient ceux qui le côtoyaient.
Dans le monde d'aujourd'hui, qui a perdu ses références qui le rendraient convivial, un tel exemple était et sera indispensable.

Homme de devoir, car toute vie est une mission et le devoir en est sa loi suprême.
Tout ce qui méritait d'être fait méritait d'être bien fait.
Son perfectionnisme, mal compris par certains, répondait à cette loi, il en étonnait beaucoup par l'intensité de son travail et son courage.
Mais, pour lui, l'effort était joie et non contrainte.

"Semper Angian servare" "toujours servir Enghien", avait-il donné comme devise au Serment des Arbalétriers, témoignage très personnel de sa vie quotidienne.
D'autres, mieux que moi, ici et ailleurs ont dit et diront tout ce qu'il a apporté à notre Ville.

Historien sans diplôme, il a vécu pour sa Ville, une vraie passion.
Pour l'amour de cette amante, il apprit cette science et ses méthodes.
Pour elle, il s'imposa de se soumettre à ses lois et entra ainsi dans la lignée des grands auteurs de l'histoire Enghiennoise.
Il avait ainsi découvert que le travail d'historien avait une âme.
Ce fut la raison d'une fidélité sans faille, dont les rayons de bibliothèque portent témoignage.
Au Cercle archéologique, les volumes de plus en plus épais des Annales, attestent du souffle qu'il a donné au Cercle depuis plus d'un demi siècle, participant dès la fin de la guerre à sa reconstruction.

L'histoire seigneuriale de la famille d'Aremberg depuis l'arrivée de celle-ci en 1607, celle du Parc et tant d'autres fragments de l'histoire Enghiennoise sont issus de ses recherches.

"In bono promptus" fut la devise qu'il choisit pour la Confrérie de la Double Enghien, sachant que là se rencontreraient Gambrinus et St Arnould.
Prompt pour les bonnes choses de la vie et prompt à faire le bien, réunis en un seul mot!
N'était-ce point depuis longtemps sa devise personnelle, je ne sais?

Cet homme de coeur avait la générosité débordante et discrète.
Disponible, en temps et en deniers, nombreux sont ceux, en petite ou grande détresse, à avoir trouvé chez lui le réconfort.
Accueillant, petits et grands venant chez lui chercher conseil ou assistance.
Dans toutes les associations qui le sollicitaient, il contribuait, malgré l'âge et ses effets, sous des formes multiples et variées, sans hésiter même à mettre la main à la pâte pour des tâches domestiques.
Cette générosité sans bornes, toujours bénévole, voilait pudiquement ses propres soucis.
Nul ne l'a jamais entendu se plaindre, même à la fin de sa vie.
Nul n'est grand, s'il n'est homme de bien, disait Erasme.

A toi Yves, merci
Merci
Pour ce que tu as fait
Pour ce que tu as donné
Pour le souffle, (l'anima) que tu as levé partout où tu es venu
qui permettra à ceux qui reprendront le flambeau de poursuivre ton oeuvre, car l'oeuvre des hommes est un chantier sans fin.

Merci enfin pour l'inaltérable souvenir que tu laisseras dans nos mémoires et ...
dans nos coeurs.
Merci

Adieu.

Robert WAUTERS
2ème Grand Maître


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Funérailles Olivier MEULENYSER 14 avril 2000

Olivier n’a que 25 ans. Est-ce le plus jeune de la Confrérie, pas loin sans doute ; et c’est fort bien d’apporter chez nous du sang nouveau.

C’était le 9 octobre dernier et je terminais l’accueil chaleureux de notre nouveau compagnon au chapitre de la Confrérie par cette invitation : chers amis, faites ovation à Olivier, il sera parmi nous un initié et adepte de cette bonne devise In Bono Promptus.

Comment te dire la difficulté, 6 mois après cette joyeuse intronisation, de rédiger quelques mots pour la cérémonie qui nous réunit et qui nous unit aujourd’hui. Olivier, j’éviterai les péroraisons et souhaiterais simplement, du fond du cœur, te dire que la Confrérie d’Enghien après t’avoir accueilli avec enthousiasme perd aujourd’hui un ami, un très jeune ami que j’avais appris à connaître par d’aussi jeunes que toi, Thomas Quinet, Lionel Vander Haegen, Grégory Lebout…tous unanime dans leurs souvenirs d’un étudiant ouvert au monde, bardé de volonté de réussir, d’ambitions mais aussi d’altruisme.

Faut-il aujourd’hui parler de fatalité, d’injustice et de malheur ? Il n’y guère de mots. Seul le silence le respect et pour beaucoup la prière, sont ici de mise. Chacun de nous dans son for intérieur, cherchera cette vérité de Larigaudie :

un jour mon fils, tes yeux s’ouvraient à la lumière
tout le monde te souriait et tu pleurais
fais si bien, qu’à ton heure dernière
chacun verse des pleurs et que tu souries.

Merci Olivier pour la joie que tu as donnée, pour nous avoir rejoint, mes amis et moi, certes à la façon d’un météore, mais le souvenir de l’amitié est si important dans notre passage ici-bas. Un jour prochain, nul ne le sait, nous te rejoindrons, tous autant que nous sommes, et nous voilà devant toi, remplis d’humilité car la mort disait Claudel, c’est la porte à côté.

Au revoir Olivier

Daniel SOUMILLION

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Funérailles de Roger STEENHAUT 21 octobre 1994

Mon cher Roger,

Tu es parti sur la pointe des pieds, furtivement presque, comme si tu n'avais voulu déranger personne.
Discrètement et ... si rapidement.
Peut-être croyais-tu que tu n'occupais pas de place ou qu'il n'était pas nécessaire que tu en occupas une.

Mais, pour nous, aujourd'hui, le vide est là. Il est grand. Il nous fait mal.
Nous n'entendrons plus ta voix, douce et calme, nous donner paternellement ces avis posés, motivés (et appréciés) sur les choses essentielles, et celles-là seulement.
J'ai dit avis, et non conseils, parce que ta modestie et ton respect des autres te retenaient de donner des conseils.
Tu refusais d'influencer tes interlocuteurs.
Mais en les éclairant avec tant de sagesse, combien de services n'as-tu pas rendus à ceux qui t'écoutaient.
On avait toujours l'impression de rester soi avec toi.
Il y avait dans ton regard une sorte de point d'exclamation qui reflétait toute une philosophie de la vie.
Ce qui aurait pu paraître une sorte de scepticisme n'était que ta manière de relativer les choses, sachons raison garder, semblais-tu nous dire.
Mais cela ne t'empêchait pas, dans ton exigence d'éthique, de laisser paraître ta souffrance lorsque cette éthique n'était pas respectée vis-à-vis de toi,
et surtout, vis-à-vis des autres.

Le sourire en coin dont tu ne te départissais jamais, était le sourire de l'âme, reflet d'une gentillesse naturelle et d'une générosité profonde,
qui te faisait l'ami de tous.

Créateur et esthète par ton métier d'artisan, tes oeuvres, si modestes soient-elles, survivent.
Nous-mêmes, mes chers confrères, au revers de nos médailles, nous reste le souvenir de lui.
Ce n'était pas indispensable pour garder ton souvenir, Roger, mais c'est un privilège dont nous sommes fiers.
Car notre Confrérie, tu l'aimais! Pour sa convivialité et son action.
Tu as voulu qu'en place de fleurs, ta cape et ton collier te couvrent en ce dernier voyage, comme preuves de cet attachement.
Cette attention nous touche et nous t'en remercions du fond du coeur.

Tel étais-tu dans la vie, tel as-tu affronté l'inéluctable épreuve, avec un courage marqué du sceau de la dignité et de la sérénité, face à la maladie galopante.
C'est à l'épreuve que se mesure la grandeur des hommes. Ces derniers jours ont confirmé pour toi cet adage.

Mais aujourd'hui ce sont ceux qui t'étaient proches qui souffrent.
Marie, Mary-Line, Myriam, nous partageons votre peine, et la vôtre, Maman Rosa.
Pensez toutes au petit Quentin, que Roger aimait tant et qu'il aurait voulu voir grandir.
Il pourra être fier de son grand-père.
L'aider à suivre ses traces n'est-il pas, pour vous, le plus beau témoignage d'amour à Roger, un défi que vous relèverez.

Puissiez-vous trouver dans notre sympathie et dans l'Espérance, que l'Office auquel nous allons participer va exalter, la force de vivre comme Roger l'aurait souhaité.

C'est dans cette conviction que nous lui disons avec vous, au sens original du mot:
A DIEU, ROGER.

Au nom de toute la Confrérie,

Le Grand Maître,
Robert WAUTERS

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Funérailles d' Hervé LIEVIN 24 avril 1993

Mon cher Hervé,

Notre Confrérie fut fondée en 1984.
Dès 1985, au premier Chapitre suivant sa constitution, tu fus intronisé en reconnaissance du rôle éminent joué dans la région,

- rôle économique et social,
par l'activité industrielle et la génération d'emplois;
- rôle sociétal, caritatif et humain,
par les responsabilités actives dans différentes institutions et associations, en reconnaissance aussi d'une personnalité marquante.

Je n'en étais pas encore, mais dès mon intronisation, deux ans plus tard, nous fîmes connaissance:

- tes mots d'esprit qui fusaient sans cesse rendaient légères les choses sérieuses,
- ton regard curieux et observateur cherchait là où tu pourrais te rendre utile,
- tes avis et conseils, discrets et justes, aidaient nos choix,
- ton ouverture d'esprit, ton regard sur la vie, ta connaissance du monde aéraient nos espaces et élargissaient nos horizons,
- même les messages difficiles étaient transmis avec une telle gentillesse qu'ils étaient bien reçus, car nous savions qu'ils étaient désintéressés, je dirais "purs", tels ceux d'un père soucieux des siens.

Lorsque toi et mes confrères me confièrent la charge que j'exerce aujourd'hui, mieux encore je t'appréciai:

- toujours disponible pour prendre en charge les responsabilités les moins attrayantes de nos activités,
- répondant présent aux activités de la Confrérie, où, malgré la fatigue physique, tu tenais jusqu'au bout,
- ne manquant aucune réunion pendant les mois où tu étais au pays.

Tout cela avec une humilité de coeur et d'esprit qui sont le signe du Juste.
Tu aurais pu paraître, tu aurais pu chercher à être, tu étais simplement un exemple.
Tu l'étais, parce qu'en fait, c'était l'Autre que tu voulais aider à être.
Car pour moi, et je suis sûr qu'il en est de même pour beaucoup, c'est:

- l'Amour de l'Autre
- le Respect de l'Autre
- l'Attention à l'Autre qui restera vivant en moi comme souvenir éclatant.

Cette sensibilité, ce coeur, avaient le talent de détecter les difficultés d'autrui, de l'aider quelque peu à les résoudres,
parce que le coeur et l'esprit généreusement se fondaient dans l'autre pour le comprendre et le soutenir.

Ton dynamisme nous faisait oublier ton âge.
Il ne t'a pas été donné l'occasion de vieillir, car:

les grands arbres, tel le chêne, s'abattent d'un coup.
Mais même couchés, sans vie, leur bois reste solide et sert encore.

A toi, qui fut un modèle parfait de notre devise "IN BONO PROMPTUS", toujours prêt pour le Bon, ton chaleureux dévouement dont beaucoup ont bénéficié,
nous disons MERCI pour ce que tu nous a donné, pour ce que tu étais et ce que tu resteras.

Aux tiens, qui plus que nous encore, te connaissaient et vivaient de toi, nous disons notre peine, nous partageons la leur,
confiant dans l'Espérance que le Juste trouve là où il est attendu, la place que sa vie mérite.

Au nom de tous tes confrères, Merci encore, Hervé et, cette fois au sens original du mot,
A Dieu.

Très sincèrement au nom de tous les consoeur et confrères,

Le Grand Maître,
Robert WAUTERS

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